Sur le banc des émotions
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Les émotions sont omniprésentes dans les médias mais aussi à l'école. Et si, l'espace d'une année, les élèves se transformaient en reporter photographe pour rendre compte, à travers des reportages photographiques, des émotions vécues à l'école. Un challenge mené par équipes de deux et qui a permis de découvrir qu'une émotion, c'est difficile à photographier. C'est aussi souvent le résultat d'une mise en scène et d'une surenchère qui font le buzz. Alors peut-on tout illustrer par les émotions? Sont-elles nécessaires? Ces défis ont, en tout cas, amené tous les élèves à modifier leur perception des images dans les médias.
Présentation
L’activité
Toutes les compétences en audiovisuel : FAIRE - S'EXPRIMER - CONNAITRE
Compétences en éducation aux médias : ECRIRE techniquement, socialement et informativement.
Le projet étant réalisé durant toute l'année, il mobilise toutes les compétences citées plus haut tant en audiovisuel qu'en éducation aux médias.
Le professeur forme des équipes de 2 ou 3 élèves. Chaque groupe se voit confier une émotion positive (amour, émerveillement, joie...) et une émotion négative (tristesse, dégoût, colère). Durant toute l'année, les équipes doivent illustrer ces émotions par une série de photos. 3 défis sont lancés : réaliser des photos d'émotions lors d'un événement de l'école, réaliser une interview relative à une émotion vécue au quotidien dans l'école et l'illustrer, déformer les émotions dans le but de grossir les traits de manière caricaturale. Chaque défi donne lieu au montage d'un reportage photographique. A la fin de chaque défi, les équipes et le professeur réalisent des interviews filmées dans lesquelles les élèves témoignent des difficultés rencontrées pour mener à bien le projet. Leurs propres difficultés ont mis en lumière celles des professionnels de l'image, et amené un discours plus critique sur l'image médiatique.
Au cours des activités, les élèves vont régulièrement être confrontés à différents problèmes qu'ils doivent solutionner :
- Le droit à l'image (plusieurs personnes refusent de se faire photographier ou interviewer, il faut en trouver d'autres dans les temps impartis)
- Illustrer les propos (comment montrer la souffrance? )
- Mettre en scène (soit pour relever le défi, soit pour exagérer une situation banale)
- Photographier sur le vif (capter le sourire, le moment de colère nécessite d'aiguiser son regard, d'être attentif aux autres, pouvoir déclencher à tout moment).
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- Etre au bon endroit, au bon moment.
- Maitriser la technique photographique
- Gérer les contraintes de temps (obligation de ramener des photos)
- Réfléchir au sens des images et à l'effet qu'elles produisent
- Prendre conscience que l'image est polysémique (une grimace sur un visage peut traduire la souffrancen tout autant que la colère ou le dégoût). Chacun (qu'il soit producteur ou récepteur) peut la décoder à sa manière.
Espaces extérieurs : cour de récré, rues avoisinnantes pour l'activité extérieure
Espaces intérieurs : classes diverses, couloirs.
Durée : de janvier à fin mai à raison d'une moyenne de 2 périodes/semaine
Classe de 4e TTR + sollicitation des autres classes et professeurs photographiés ou interviewés.
Le dispositif technique est important :
Plusieurs appareils photos
Des ordinateurs
Adobe Lightroom, Photoshop et Premiere + Audacity
Un kit de tournage vidéo
A la suite de cette expérience, il serait utile de compléter l'activité par l'analyse d'images médiatiques véhiculant des émotions (presse, télé, internet) et de questionner les élèves sur les conditions de réalisation de ces images. L'émotion est-elle réelle? Est-elle justifiée? S'agit-il d'une mise en scène? Y a-t-il surenchère, dans quels buts? L'émotion est-elle nécessaire?
Nous n'avions pas prévu qu'autant de professeurs refusent de participer. Nous pensions pouvoir réaliser une immersion plus forte dans les classes et la cour de récré.
L’éducation aux médias
Il s'agit d'un projet d'éducation aux médias dans la mesure où l'utilisation et la production de photos par les élèves les amènent à penser les images médiiatiques autrement. Ils développent une compétence technique par l'utilisation d'appareils photos, de caméras, de micros et de logiciels de montage. Ils développent des compétences sociales en allant vers les autres, en analysant l'impact de leurs photos et en cherchant à toucher le public. Ils développent enfin des compétences informationnelles en s'interrogeant sur la manière de représenter des émotions, sur le droit à l'image et sur le sens des images en général.