Axelle magazine – « Pour un journalisme féministe »

Auteur: - Publication: 23/11/2023 - Mise à jour: 23/11/2023 - Vues:
Pour un journalisme féministe

Toutes les femmes ont le droit à un journalisme de qualité ! Le projet « Pour un journalisme féministe » a outillé les femmes du réseau d’axelle et de Vie Féminine sur le rôle des médias dans la vitalité démocratique et le traitement médiatique des femmes en général. Il a permis de décoder avec elles les pratiques médiatiques féministes, et elles ont pu exprimer leurs attentes et leurs recommandations vis-à-vis d’un journalisme féministe. Enfin, le projet avait aussi pour objectif de faire connaître au grand public l’existence des expériences et des pratiques de journalisme féministe notamment via la publication d’un dossier marquant le début du projet, (2) d’un dossier de clôture du projet expérimentant le design fiction journalistique (« 2028, l’année sans féminicide », (3) la publication d’un texte collectif détaillant pour la première fois des pratiques journalistiques féministes et (4) un événement grand public participatif (le 11 novembre 2023, Journée des femmes en Belgique) qui a mêlé débats, ateliers et lecture des textes du projet de design fiction journalistique. 

    Présentation
    Vie féminine
    Quelles ont été les étapes clés dans la réalisation de votre projet ?

    La première étape a été la production et la post-production du dossier de janvier-février 2023, qui a permis de poser les bases de la réflexion pour le reste du projet. Ce dossier comportait également une enquête auprès des lectrices les invitant à exprimer leurs attentes vis-à-vis d’un journalisme féministe. Nous avons ensuite compilé toutes leurs réponses, qu’elles ont continué à compléter également lors de la deuxième phase du projet. 

     

    Cette deuxième étape a consisté en l’organisation et la tenue de rencontres avec des femmes du réseau d’Axelle et de Vie Féminine, ainsi que de femmes d’un public plus large. Ces rencontres furent l’occasion de mener de très riches discussions autour du rôle des médias et du traitement médiatique des femmes. Ce fut aussi pour les participantes un moment propositionnel : elles avaient beaucoup de choses à dire, et des attentes vis-à-vis des journalistes féministes en particulier. Nous avons documenté ce dialogue en étirant et en alimentant la « matrice » que nous avions commencé à constituer pendant la première phase. 

     

    Un troisième temps du projet fut le lancement du projet de « design fiction journalistique » destiné à être publié dans le numéro de novembre-décembre. Un petit groupe de travail s’est constitué, avec la complicité d’une autrice (Marthe Degaille), et a jeté les bases du projet. Les articles ont ensuite été rédigés au cours de l’été et l’exercice fut passionnant pour toutes – journalistes, sources, témoins. Les articles ont ensuite été consolidés et édités avant d’être mis en pages et publiés – d’abord dans le magazine papier et puis, pour partie, sur le web. 

     

    Un quatrième temps fut la rédaction collective d’un texte appelé « brouillon 1 pour un journalisme féministe », fruit des rencontres et des échanges avec les femmes dans les deux premières phases du projet mais également des échanges avec dix journalistes proches de la rédaction d’axelle. Ce texte, le premier du genre, a été officiellement publié le 11 novembre, lors de la cinquième et dernière phase du projet. 

     

    Cette phase finale a consisté en l’organisation et la tenue d’une rencontre grand public autour des différents volets du projet et prenant le prétexte d’une part de la date symbolique (Journée des femmes en Belgique) et de l’anniversaire des 25 ans du magazine. Cette journée, ayant rassemblé plus de 70 participant·es, fut l’occasion de présenter les réalisations du projet de multiples manières : table ronde, ateliers spécifique et enfin, lecture des textes de design fiction journalistique par des comédiennes. 
     

    Le calendrier initialement prévu dans le projet a donc été respecté. 
     

    Quels objectifs d’éducation aux médias avez-vous poursuivi ?

    L’éducation aux médias a pour objectif d’outiller les citoyen·nes pour qu’elles/ils puissent jouer leur rôle actif et critique par rapport aux productions médiatiques auxquelles toute notre société est confrontée quotidiennement. L’éducation aux médias vise aussi à ce que les citoyen·nes puissent s’approprier les “langages” médiatiques, les outils utilisés par les médias. Ainsi, elle prépare les personnes à jouer leur rôle de citoyen·nes connaissant leurs droits et leurs responsabilités afin de contribuer à une société démocratique, solidaire, plurielle, inclusive et égalitaire. 
     

    Notre projet fut aligné avec la définition de l’éducation aux médias ainsi qu’elle est décrite dans les textes fondateurs et dans les principes établis au niveau communautaire et international (Décret “Missions” du 24 juillet 1997, Charte européenne pour l’éducation aux médias, définition du Conseil de l’Europe – qui a lui-même appelé à ce que les médias jouent "un rôle positif" dans la lutte contre les stéréotypes de genre et la violence à l’égard des femmes).

     

    Notre projet a renforcé la réflexion de notre public vis-à-vis des médias et du traitement médiatique des femmes, dans des conditions propres à créer une distanciation intellectuelle et émotionnelle par rapport à l’expérience quotidienne qu’elles en font – de la méfiance à la défiance, jusqu’à la victimisation secondaire parfois – à travers le cadre bienveillant que nous avons mis en place, nos méthodologies d’éducation permanente féministe, nos apports qualitatifs et quantitatifs, les analyses et les propositions collectives d’amélioration qui ont émergé des rencontres organisées dans les deux premières phases du projet, la deuxième en particulier.  

     

    Ces rencontres, qui visaient à développer plus particulièrement des compétences en lecture médiatique et en navigation médiatique, ont permis une prise de conscience critique, l’exercice d’un regard actif sur les médias en général et l’exercice d’une citoyenneté active à travers la soumission de propositions concrètes de participantes émanant de ces rencontres, qui ont été relayées dans le « brouillon 1 pour un journalisme féministe » et dans l’événement de clôture. Il en sera également fait écho dans le numéro de janvier-février 2024 de notre magazine.  

     

    Notre projet a aussi permis au grand public de prendre conscience de façon critique des enjeux concernant le traitement médiatique des femmes (à travers notamment le dossier de design fiction journalistique dont le thème fut « 2028, l’année sans féminicide »), ce qui a renforcé sa réflexion au sujet des médias et lui a permis de prendre davantage de distance dans son expérience habituelle médiatique et ses compétences en lecture médiatique plus particulièrement.

     

    Dans quel(s) contexte(s) (lieu ou secteur) s’est déroulé votre projet ?

    Notre projet s’est déroulé dans différents contextes : des groupes de travail entre journalistes et/ou ouverts au public, des rencontres en divers lieux à travers Bruxelles et la Wallonie rassemblant un public d’environ 165 personnes au total – en majorité des femmes –, des échanges de courrier web ou papier avec plus de 180 lectrices, des réunions de rédaction au bureau d’axelle ou virtuelles, des séances de travail individuelles, un événement organisé au sein de l’asbl Amazone à Saint-Josse (Bruxelles)…

    Quelles sont les caractéristiques du(es)public(s) auquel il s’adresse ?

    Notre projet s’adressait à différents publics. 

     

    Tout d’abord les femmes de notre réseau (les membres de Vie Féminine qui reçoivent axelle dans leur cotisation annuelle à l’asbl et les abonnées à axelle qui ne sont pas membres de Vie Féminine). 

    Les dossiers publiés dans axelle (le dossier de janvier-février sur le journalisme féministe, celui de novembre-décembre autour d’une expérience de design fiction journalistique) ont touché donc l’ensemble de notre public soit environ 4.000 personnes directement dont une grande majorité de femmes. Le CIM considère que le “lectorat” d’axelle représente environ trois fois plus de personnes que d’abonnées (axelle est un magazine qui se “partage”, qui passe de main en main) soit environ 12.000 personnes, femmes et hommes. 

     

    Les 9 rencontres régionales que nous avons organisées ont concerné plus de femmes qu’initialement prévu, et ont permis de toucher au total environ 165 personnes, en majorité des femmes – de notre réseau, mais aussi grand public. 

     

    L’atelier créatif de design fiction journalistique a permis à 6 journalistes de participer. 

     

    La publication d’une brochure sur les pratiques de journalisme féministe (appelée « brouillon 1 pour un journalisme féministe »), écrite collectivement par 10 journalistes à partir des indices donnés par les lectrices et les femmes rencontrées dans les deux premières phases du projet – a permis, et va permettre encore dans un avenir proche, de toucher tout particulièrement les personnes qui s’intéressent à l’éducation aux médias, les journalistes (étudiant·es et professionnel·les) et les milieux féministes. Il sera distribué lors de toutes les formations ou ateliers que nous donnons – au moment de rédiger ces lignes, déjà plus de 250 des 500 exemplaires ont été écoulés, en quelques jours, auprès de journalistes et associations de femmes. 

     

    Enfin, l’événement grand public de clôture du projet a touché le grand public – environ 70 participant·es et 60 inscrit·es aux ateliers. 

    Décrivez quel type de ressources/outils/médias vous avez produit ?

    Nous avons produit différents outils : 


    • Deux dossiers : axelle n° 250 (janvier-février 2023, comprenant une petite enquête) et axelle n° 255 (novembre-décembre 2023). Nous signalons ici que lors de la publication du dossier de janvier (envoyé à l’impression autour du 10 décembre 2022), nous n’avions pas encore la confirmation que le projet serait soutenu par le CSEM et nous n’avions donc pas fait figurer les mentions que nous avons bien sûr rajoutées par la suite sur toutes les productions du projet. 
    • Des powerpoint pour accompagner les rencontres de la phase 2 (outils réflexifs en révision constante). 
    • Une brochure sur les pratiques de journalisme féministe (appelée « brouillon 1 pour un journalisme féministe »).

     

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    Axelle 25 ans programme

    Axelle Bimestriel

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