Danger pigeon, film pédagogique sur les théories du complot

Auteur: - Publication: 07/11/2024 - Mise à jour: 07/11/2024 - Vues:
Un film pour s’armer face aux fausses informations… et encourager la pensée critique.

Notre projet vise à créer un outil multimédia permettant à des publics primo-arrivants d'avoir une regard critique, réflexif et créatif sur la question des thèses complotistes, des fausses nouvelles et des campagnes de désinformation. Cet outil prendra la forme d'une vidéo interactive. Un support de discussion qui contiendra des éléments propres à établir des bases de discussion saines. Cet outil sera diffusé dans le monde associatif lié aux primo-arrivants sur les plans de l'apprentissage du français, de l'aide juridique, de l'hébergement, de la culture et du loisir.

    Présentation
    Instants Productions asbl
    Quelles ont été les étapes clés dans la réalisation de votre projet ?

    1. Introduction et sensibilisation

    • Objectif : Établir un climat de confiance et introduire les objectifs du projet en expliquant la notion de théorie du complot.
    • Activités : Présentation de la démarche aux participants, qui sont invités à partager leurs premières impressions et leurs connaissances sur le sujet. Cette étape permet d’instaurer un cadre sécurisant pour la discussion et de comprendre les idées préconçues présentes dans le groupe.

    2. Analyse des théories du complot

    • Objectif : Examiner diverses théories du complot afin de comprendre leurs mécanismes.
    • Activités : Le groupe explore plusieurs exemples de théories populaires, décryptant les schémas typiques tels que l’existence d’une « élite secrète » ou des « faits cachés par les médias ». Cela se fait souvent à travers des discussions en petits groupes ou des jeux de rôle. Les participants sont amenés à poser des questions pour décortiquer ces récits.

    3. Décryptage des motivations

    • Objectif : Comprendre pourquoi certaines personnes adhèrent aux théories du complot.
    • Activités : À travers des échanges, les participants découvrent les trois motivations principales : les motivations épistémiques (besoin de certitude), existentielles (sentiment de contrôle), et sociales (appartenance à un groupe). Cette étape intègre aussi une réflexion sur le lien entre marginalisation sociale et adhésion au complotisme.

    4. Création de scénarios pour la vidéo

    • Objectif : Traduire les idées discutées en saynètes pour le projet vidéo.
    • Activités : Les participants, encadrés par des animateurs, élaborent des petites scènes illustrant les mécanismes complotistes et leurs implications. Ils imaginent des situations où les arguments complotistes sont présentés, puis remis en question par d’autres personnages, ce qui permet de montrer la complexité du phénomène.

    5. Visionnage et discussions de groupe

    • Objectif : Recueillir les impressions des participants sur la vidéo produite et évaluer l’impact du projet.
    • Activités : Les participants visionnent ensemble la vidéo et participent à une discussion de clôture. Ils sont invités à partager leur ressenti sur les thématiques abordées et à envisager des situations où ils pourraient appliquer leur compréhension des mécanismes complotistes.
    Quels objectifs d’éducation aux médias avez-vous poursuivi ?

    Les objectifs d’éducation aux médias poursuivis dans le cadre de ce projet sur le complotisme peuvent être formulés comme suit :

    1. Développement de l'esprit critique : 
      Les participants apprennent à analyser et questionner les informations, notamment en identifiant des éléments typiques des théories complotistes, comme les généralisations abusives, l’absence de preuves tangibles, et les discours simplificateurs. Cela encourage un regard critique sur les informations et les sources d’information.

    2. Compréhension des mécanismes de désinformation :
      Le projet met en lumière comment les théories du complot se construisent et se diffusent, permettant aux participants de mieux comprendre la façon dont la désinformation se propage et les motivations derrière ces récits. Cet apprentissage inclut l’identification des biais cognitifs et des effets de groupe.

    3. Analyse de la fiabilité des sources :
      Les participants sont sensibilisés à l’importance de vérifier les sources et de croiser les informations, en distinguant les sources fiables des sources douteuses. Cet objectif renforce l’habitude de remettre en question l’autorité d’une information et de rechercher des preuves solides avant de croire une affirmation.

    4. Renforcement de la résilience face aux théories du complot :
      En démystifiant les ressorts psychologiques et sociaux qui rendent ces théories attrayantes, les participants deviennent plus résistants aux fausses informations et apprennent des stratégies pour répondre aux discours complotistes de manière constructive et informée.

    5. Participation citoyenne informée :
      Ce projet vise à faire des participants des citoyens informés, capables de distinguer faits et opinions et de s’impliquer dans la société de manière éclairée. En comprenant les enjeux de la désinformation, ils sont mieux outillés pour prendre part à des discussions critiques sur l’actualité et les médias.

    Ces objectifs d'éducation aux médias visent à développer des compétences essentielles pour naviguer dans un environnement médiatique complexe, tout en aidant les primo-arrivants à s'intégrer en tant que citoyens critiques et autonomes.

    Dans quel(s) contexte(s) (lieu ou secteur) s’est déroulé votre projet ?

    Le projet s'est déroulé dans le cadre du Centre Croix-Rouge de Rocourt, qui accueille des demandeurs d'asile dans un contexte où l'immigration est un sujet sensible. Ce centre, comme beaucoup d'autres en Belgique et en Europe, fait face à des défis liés à l'intégration des nouveaux arrivants, souvent marqués par des parcours migratoires difficiles. Les résidents du centre viennent de divers pays, apportant avec eux des cultures, des langues et des histoires variées.

    Les demandeurs d'asile sont souvent confrontés à des situations d'incertitude juridique, sociale et économique. La quête d'un statut légal et la recherche d'opportunités d'emploi sont des préoccupations majeures. De plus, la maîtrise de la langue et l'adaptation aux normes culturelles locales sont des obstacles importants qui peuvent créer des sentiments d'isolement et de méfiance envers les institutions.

    Le Centre Croix-Rouge de Rocourt vise à offrir un soutien et des ressources pour aider les résidents à naviguer dans ces défis. Cela inclut des activités éducatives et sociales qui favorisent l'échange culturel, la sensibilisation et l'apprentissage, permettant ainsi aux demandeurs d'asile de se sentir plus intégrés et moins vulnérables face à un environnement souvent perçu comme hostile.

    Ce projet, axé sur le complotisme et la désinformation, répond à la nécessité de créer des espaces de dialogue et de réflexion critiques, tout en tenant compte des spécificités de ce public. Les ateliers et les discussions visent à renforcer les compétences médiatiques et la capacité des participants à évaluer les informations qu'ils rencontrent, leur offrant ainsi des outils pour mieux naviguer dans un monde complexe.

    Quelles sont les caractéristiques du(es)public(s) auquel il s’adresse ?

    Notre public, originaire de différentes régions du monde, partage une situation d'instabilité marquée par des incertitudes juridiques concernant le statut de réfugié, des difficultés d'insertion socio-économique liées à la maîtrise de la langue et des expériences de discrimination. Beaucoup s'appuient sur les réseaux sociaux comme principale source d'information, ce qui expose certains à des fausses nouvelles et des théories du complot.

    Lors de nos échanges, nous avons observé une prévalence de ces références, illustrant le besoin de trouver un sens dans un quotidien incertain. Des discussions avec des professionnels du secteur social ont confirmé cette dynamique.

    Il est important de noter que, malgré ces difficultés, les participants se sont montrés respectueux et ouverts au dialogue. Ils expriment un besoin fort d'espaces de discussion bienveillants et structurés, où chacun peut partager son point de vue sans crainte de jugement. Ces espaces sont essentiels pour permettre l’expression des vécus, des émotions et des souffrances, favorisant ainsi la compréhension mutuelle et la cohésion sociale.

    Décrivez quel type de ressources/outils/médias vous avez produit ?

    Dans notre projet sur le complotisme, nous avons réalisé une vidéo humoristique. Chaque saynète aborde un aspect spécifique des théories du complot et met en lumière les motivations qui poussent les gens à y adhérer, comme le besoin de réponses simples face à des phénomènes complexes, le désir de donner un sens à leur vie ou le besoin d'appartenance à une communauté partageant les mêmes croyances.

    Cette vidéo est accompagnée de bonus qui approfondissent des thèmes particuliers, permettant ainsi une analyse plus détaillée des mécanismes du complotisme. Ces ressources sont conçues pour encourager les discussions et les réflexions critiques, et chaque saynète peut servir de point de départ pour des débats enrichissants.

    Les bonus comprennent des questions de réflexion qui incitent le public à examiner les idées véhiculées dans la vidéo. Nous avons également mis en place des règles pour organiser des discussions publiques, garantissant un espace d'échange respectueux et ouvert, propice à la libre expression des idées.

    L'utilisation de l'humour dans la vidéo permet de rendre des sujets délicats plus accessibles et engageants, facilitant ainsi une conversation autour de la désinformation et des fausses nouvelles. Ces outils visent à sensibiliser le public tout en offrant des moments de détente et de rire, indispensables pour aborder ces questions sérieuses.

    Catégories de médias

    Danger pigeon est une comédie qui suit un individu qui plonge dans une théorie du complot. Ce film montre les mécanismes en action ainsi que les raisons qui pousse l'individu à adhérer à ces thèses.