Souffrance et différence, ce n'est pas parce que ça rime que c'est synonyme!
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Chaque année en 6e techniques sociales, il y a le projet docu-fiction, le thème de cette année était “Engagement et Résistance".
Nous avons choisi de travailler sur les discriminations et pour cela nous avons procédé en 2 temps : une partie où nous avons tourné des situations inspirées de faits réels et une partie où nous avons employé la technique du Verbatim, empruntée au théâtre, où les acteurs entendent le témoignage de victimes de harcèlement dans leurs écouteurs et les transmettent le plus fidèlement possible face caméra.
Ce travail répondait aux exigences d’un appel à projet du Conseil Supérieur de l’Education aux Médias, ce qui nous a permis de bénéficier d'une subvention grâce à laquelle nous sommes allés visiter 2 expos à la Cité Miroir de Liège: “Plus jamais ça” et “En lutte, histoire d’émancipation”.
Ces expositions nous encouragent à résister en nous montrant qu’il est possible de changer les choses.
Agir. S’indigner. Résister.
Attention, certaines scènes sont choquantes car notre but est justement de dénoncer les comportements discriminatoires.
(Texte réalisé avec les élèves de 6e techniques sociales, dans le cadre de la diffusion de leur docu-fiction sur la plateforme de l'école en juin 2020)
Présentation
L’activité
La compétence globale est d'apprendre à sensibiliser un public à une thématique particulière par le langage audiovisuel, cette compétence est en totale adéquation avec la macrocompétence de l'option techniques sociales reprise ci-dessous, ce qui explique que nous y consacrions beaucoup de temps et d'énergie. Ce projet représente d'ailleurs une partie de l'examen de juin.
Macrocompétence Techniques Sociales:
« Dans le cadre de son projet personnel et de son projet de formation, l’élève de Techniques sociales :
-
adopte des attitudes (savoir être) personnelles adéquates ;
-
réalise, à partir des différentes composantes d’une problématique sociale, sanitaire, éducative … une production / activité (projet, dossier, information …) ainsi qu’une action d’éducation sanitaire permettant:
- de mettre en œuvre des démarches de recherche, de traitement de l’information ;
- d’identifier, d’analyser des concepts ;
- d’argumenter une prise de position personnelle et citoyenne ;
en justifiant tous ses choix d'actes et d'attitudes sur base des connaissances, observations, ... »
Les élèves auront acquis une prise de confiance en leurs propres capacités d'apprentissage, car souvent en début de projet, ils ont peu d'acquis dans les compétences demandées : écriture, maniement de la caméra, montage, présentation à un public, valorisation de l'oeuvre collective, ...
Les compétences sollicitées sont donc les suivantes:
- Réaliser des recherches documentaires pour déterminer une intention (question de recherche et hypothèse)
- Rédaction d'un synopsis et d'un story-board, dans le cadre d'une oeuvre collective
- identification d'institutions, de personnes ressources pertinentes, réalisation d'interview filmées
- Elaboration d'un scénario en respectant les règles d'écriture cinématographique et d'un plan de tournage efficace et réaliste,
- Réalisation du tournage, manipulation de la caméra en fonction de l'intention, gestion du son, gestion du temps en fonction de l'objectif, gérer le jeu d'acteur...
- Apprendre à respecter la parole du témoin et la restituer avec la juste émotion.
- Utilisation optimale d'un logiciel de montage
- Valorisation de l'oeuvre collective pour la présentation au public cible. Nos élèves n'ont pas pu vivre l'événement et la rencontre avec le public à cause de la crise sanitaire mais les outils ont été préparés (Powerpoint de présentation de la démarche et du docu-fiction, Vidéo de présentation de UNIA).
- Réfléchir à la pertinence de la publication d'une oeuvre, anticiper les éventuelles réactions d'un public plus ou moins averti, rédiger une note explicative et des avertissements.
Phase de lancement en classe en novembre : Diffusion et analyse du film "PRIDE"de Matthew Warchus, Grande-Bretagne
Étape 1 : Pour le 29 novembre, choix du sujet et constitution d’un dossier de documentation et informations pertinentes liées au projet. Élaboration synopsis et du story board. Identification d'organismes pertinents dans la thématique.
Étape 2 : Pour le jeudi 19 décembre, remise du synopsis et du story board, vérification du matériel audiovisuel et tests réalisés dans l'enceinte de l'école, prises de son et de vidéos en intérieur et extérieur. Lancement de l'appel à témoins de victimes de discriminations au sein de l'école et/ou en dehors.
Étape 3 : Préparation des deux journées de tournage pendant lesquelles les cours sont suspendus pour la classe porteuse de projet
- Prise de rendez avec UNIA et le CRILUX et préparation des questions pour l'interview.
- Consolidation du plan de tournage pour les séquences fictionnelles
Etape 4 : Journées de tournage en autonomie les 14 et 17 janvier, interviews réalisées par sous-groupes chez UNIA (Namur) et au Crilux (Libramont).
Étape 5 : Visite des deux expositions de la Cité-Miroir à Liège le 31 janvier - "Plus jamais ça" et "En lutte, Histoires d'émancipation".
Les élèves ont été autorisés à prendre des photos et des petites séquences vidéos et à les utiliser dans le cadre de leur projet.
Étape 6 : Plages horaires disponibles, principalement lors des cours de français et formation sociale destinées à la concrétisation et finalisation des docu-fiction. Tournage des Verbatim à la salle des fêtes.
Montage, voix-off, recherches complémentaires pour perfectionner le docu-fiction et en optimiser la portée...
Étape 7 : finalisation du docu-fiction (début mars)
Étape 8 : L'étape de présentation au public cible et d'organisation du débriefing n'a pu être organisée puisqu'elle devait se passer au mois de mai. En lieu et place, nous avons publié le docufiction et le powerpoint de présentation sur la plateforme Smartschool, interne à l'école. Nos élèves ne voulaient que cette production soit publiée sur ls réseaux sociaux ou sur le site Internet de l'école par le biais du webzine (ISMAG). Le caractère intimiste lié au Verbatim et le caractère choquant de certaines mises en scène nécessitaient selon eux une présentation, des explications. Nous avons évidemment respecté leur choix. Nous avons rédigé ensemble une note de présentation pour la publication qui figure en chapeau de cette fiche d'activité.
Nous n'avons pas eu le temps de clarifier le rôle du Crilux, devenu moins pertinent suite à l'évolution de la problématique traitée mais nous aurions voulu leur consacrer également une petite vidéo par respect pour leur participation positive au projet.
Télécharger le powerpoint de présentation.
Ce projet a été amorcé vers la mi-novembre sur les heures de Français, Formation Sociale et Enquêtes, Visites et Séminaires (deux professeurs). Le travail commence en classe pour la partie présentation des consignes et du thème. Ensuite nous nous rendons régulièment au CDI pour la phase de recherche, d'écriture du synopsis et du scénario, de préparation du plan de tournage. Lors des jours du mois de décembre qui suivent les examens, les élèves réalisent également des tests avec le matériel disponible à l'école (prises de son et d'images en intérieur, extérieur, ...). Cette phase ludique est importante pour motiver les élèves et les aider à s'approprier le projet. Il facilite également la répartition des rôles par la découverte des aptitudes de chacun.
Le synopsis et le story-board devaient être remis pour le 20 décembre.
Les élèves ont ensuite disposé de deux journées de tournage (pendant lesquelles les cours étaient suspendus) pour filmer leurs scènes fictionnelles et réaliser les interviews du Crilux (Libramont) et de Unia (Namur), le 14 et le 17 janvier. ces journées sont gérées en autonomie par les élèves, nous demandons leur plan de tournage à l'avance pour la validation et restons disponibles par téléphone en cas de problème.
La journée du 31 janvier a été consacrée à la visite des expos à la Cité Miroir.
Ensuite les élèves se sont partagés entre le montage des scènes déjà disponibles et le tournage des Verbatim à la Salle des fêtes. Le montage étant réalisé sur un PC portable, il était facile de filmer, vérifier, monter les scènes quelque soit le local utilisé.
Le docu-fiction devait être finalisé pour le 7 février (date de départ en stage de nos élèves).Le docufiction a été finalisé lors du retour des vacances de Carnaval, dans la semaine du 2 mars par les dernières mises au point de montage et le choix des musiques.
Les tâches liées à la présentation au public cible comme la préparation du powerpoint de présentation et la vidéo explicative de UNIA ont été réalisées juste avant le 13 mars en classe. Les élèves s'étaient répartis les tâches en travaillant sur le PC fixe de la classe et le pc portable, ce qui est facile à gérer avec un petit groupe.
La moitié des heures des cours concernés ont été utilisées pour ce projet entre la fin du mois de novembre et le 13 mars, donc environ 5 heures par semaine pendant 10 semaines.
Toutes les manipulations ont été réalisées par les élèves (tournage, prise de son, montage, ...).
Tout au long du projet, les professeurs sont des coachs, nous accompagnons les élèves dans toutes les étapes mais ils ont toujours les outils en main.
Les élèves de 6e animateur ont participé au projet lors des journées de tournage (figurants ou acteurs clés), et quelques élèves parmi nos 4 classes impliquées ont transmis leur témoignage pour la transmission en Verbatim.
Les 4 classes ont participé à la visite des deux expos à la Cité Miroir.
Ce projet a permis de renforcer les liens entre les élèves.
Caméras, micros, éclairages, ordinateurs, internet, logiciel de montage, smartphones des élèves.
Ce type de projet demande de la flexibilité de la part de l'équipe des professeurs et des élèves car la créativité se développe en cours de projet, les idées s'enchaînent et il est souvent nécessaire de dégager du temps et des espaces qui n'étaient pas prévus au départ.
L’éducation aux médias
Le projet de nos élèves a mûri tout au long du processus. Du thème "résistance et engagement" que nous leur avions proposé au départ, ils ont abouti à une production dont l'objet était la lutte contre les stéréotypes et discriminations par la transmission du vécu et de la souffrance de leurs témoins.
En cela, nous rejoignons l'objectif global de l'Education aux médias, présenté dans la brochure "Eduquer aux médias" du CSEM.
"L'éducation aux médias prépare chaque citoyen à contribuer au développement d'une société démocratique, solidaire, pluraliste et ouverte aux autres cultures. Elle assure à tous des chances égales d'émancipation sociale et lutte contre toute forme de stéréotypes ou de discrimination."
Notre projet se situe principalement dans l'écriture médiatique puisqu'il s'agit d'une production médiatique collective. Des compétences informationnelles, techniques et sociales ont été développées.
Il nécessite également en amont de développer des compétences en lecture médiatique dans la phase de recherche et de préparations, analyse du film Pride, d'autres docu-fictions, ...
Les compétences en navigation médiatique auront également été activées en amont dans la même phase de recherche et l'identification de sites de références, d'institutions de référence, ressources pertinentes...
Il était prévu que les élèves porteurs du projet rencontrent Thomas Stévenart d'InforJeunes pour procéder à des analyses et débats organisés autour de vidéos, par exemple, la vidéo "ANita" présentée par l'animateur Félicien Bogaerts. Cette activité rejoignait notre thématique globale par l'engagement des jeunes et le risque de manipulation qui s'y attache, par l'importance de rester critique par rapport à un mouvement collectif. Ces débats étaient filmés puis montés par l'animateur d'Infor-Jeunes pour être diffusés sur le site Internet d'Infor-Jeunes. Les premières rencontres ont pu être réalisées. Ce processus analytique a participé au développement des compétences en lecture médiatique et sensibilisé les élèves en écriture médiatique par la prise de conscience des contraintes techniques (son, image, ...)
Illustration médiatique et pédagogique
Nous avons choisi de travailler sur les discriminations, nous avons tourné des situations inspirées de faits réels et une partie où nous avons employé la technique du Verbatim, empruntée au théâtre, où les acteurs entendent le témoignage de victimes de harcèlement dans leurs écouteurs et les transmettent le plus fidèlement possible face caméra.
Attention, certaines scènes sont choquantes car notre but est justement de dénoncer les comportements discriminatoires.
La vidéo d'Unia, Centre interfédéral pour l'égalité des chances.