"Chantons contre les discriminations"
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Le projet "Chantons contre les discriminations" consiste à réécrire des chansons connues du grand public pour en faire des messages de lutte contre différentes formes de discriminations. L'objectif principal était de voir le cours de morale autrement en abordant différentes thèmes de société à travers la chanson qui est un puissant vecteur de messages.
Présentation
L’activité
- Analyser un corpus de chansons abordant différents sujets de société
- Comprendre ce qu'est une chanson engagée
- Donner son avis sur une chanson et en débattre avec les élèves de la classe
- Prendre part à une discussion sur une chanson ou un genre qui suscite la polémique
- Réécrire une chanson collectivement dans le but de délivrer un message
- Réaliser un clip vidéo illustrant les paroles de la chanson une fois enregistrée en studio
- Analyser un corpus de chansons abordant différents sujets de société
- Comprendre ce qu'est une chanson engagée
- Donner son avis sur une chanson et en débattre avec les élèves de la classe
- Prendre part à une discussion sur une chanson ou un genre qui suscite la polémique
- Réécrire une chanson collectivement dans le but de délivrer un message
- Réaliser un clip vidéo illustrant les paroles de la chanson une fois enregistrée en studio
La mise en route du projet a eu lieu en décembre. J’ai expliqué aux deux groupes ce que nous allions faire et ils ont immédiatement montré beaucoup d’enthousiasme.
Trois thèmes par groupe ont été choisis:
Pour les 5è AE et Bio-esthétique, le racisme, l’apparence physique et les personnes âgées.
Pour les 6è AE, l’homophobie, le handicap et l’égalité des sexes.
Dans un premier temps, j’ai inscrit les élèves de 5è au concours d’écriture “Ma plume contre le racisme” organisé par le MRAX en leur donnant pour consigne de suivre la structure du texte de la chanson “Snow” du rappeur français Moha la Squale. Parmi les textes, j’ai choisi celui qui se prêtait le mieux à la musique et deux élèves (Maxime et Corentin) se sont portés volontaires pour enregistrer “Malik” en studio (le 5 février). Un petit clip a été réalisé à partir d’images prises en studio et de vidéos Youtube sur la problématique des migrants.
En 6è année, les élèves sont partis du texte “La thune” d’Angèle pour dénoncer les comportements homophobes. Pour cette chanson, nous avons opté pour une écriture collective. Concrètement, chaque élève disposait du texte et proposait ses idées en respectant la structure du texte (nombre de pieds, rimes, refrain). En trois heures de cours la chanson “Sois pas con” était écrite et il ne restait plus qu’à se rendre en studio pour l’enregistrer. Lisa et Elisa ont interprété la chanson (12 février) et tous ensemble, les élèves ont réalisé le clip le 19 février pour le mettre en ligne le plus rapidement possible.
Le projet s’est poursuivi avec les élèves de 5è AE qui ont réécrit le texte de la chanson “Je tire” du groupe Delta pour rendre un hommage à nos aînés vivant dans les maisons de repos. Nous avons procédé de la même manière que pour “La thune” en ajoutant cette fois une aide à l’écriture (des mots susceptibles de coller au thème et classés par rime). L’enregistrement a eu lieu le 24 mai avec Améline, Camélia, Léa et Lixia. Pour le clip, nous avions prévu une visite en maison de repos mais l’approche des examens de fin d’année nous a obligés à annuler. Nous avons donc procédé comme pour le texte sur le racisme et nous avons utilisé des images du studio et des vidéos Youtube montrant des personnes âgées.
Parallèlement, les élèves de bio-esthétique ont réécrit la chanson “Comment je vais faire” de la chanteuse Hoshi pour parler des discriminations faites aux personnes pour leur apparence physique. Hugoline et Ludivide ont enregistré “Ne plus te laisser faire” le samedi 11 mai et ont utilisé pour leur clip quelques extraits du court métrage “Grosse”.
Enfin, les 6è AE ont réécrit “Tout oublier” d’Angèle et Roméo Elvis pour aborder le thème du handicap. Emily, Océane, Lindsay, Darlène et Cassandra se sont rendues en studio le samedi 18 mai. Pour la réalisation du clip, nous devions participer à un atelier musical avec les résidents d’une institution pour personnes handicapées mais le jour J, ils nous ont posé un lapin. Comme les élèves sont en 6è année, le projet doit obligatoirement se clôturer cette année et à l’approche des examens, nous n’avons plus le temps d’organiser la rencontre. Nous avons donc utilisé des images du studio et des vidéos Youtube montrant des personnes atteintes d’un handicap en train de danser.
Deux textes sont en cours d’écriture. En effet, les 6èAE réécrivent la chanson “Dégueulasse” de Caballero et Jeanjass pour parler de l’égalité des sexes qui sera enregistrée en studio le 24 juin. Une date pour la réalisation du clip est encore à déterminer.
La chanson bonus a été attribuée à une classe qui ne faisait pas partie du projet au départ mais qui était très demandeuse. Comme le budget n’avait pas été totalement utilisé, j’ai laissé la possibilité à ces élèves de réécrire la chanson “Adieu” de Slimane et dans laquelle ils ont choisi d’aborder le thème de la pauvreté. Pour cette classe, l’enregistrement se fera en septembre car l’agenda ne permet plus de le faire cette année scolaire.
Une vidéo présentant tout le déroulement du projet est en cours de montage.
Le projet a été mené dans deux groupes d'élèves de morale avec lesquels j'avais cours une période par semaine. Les cours ont tous été consacrés à l'analyse de chanson en fonction des thèmes étudiés.L'écriture des chansons s'est également faite en classe de manière collective.
Les enregistrements en studio ont eu lieu en dehors des heures de cours, principalement des samedis avec les élèves qui étaient volontaires.
La réalisation des clips s'est également faite en dehors des heures de morale.
Pour écouter les chansons en classe, j'ai utilisé une enceinte portable.
Les enregistrements de chanson se sont faits en studio professionnel avec un ingénieur du son et un conseiller musical.
Pour la réalisation des clips, nous avons utilisé une caméra full HD, un ordinateur portable, un casque et un logiciel de montage.
Nous avons également utilisé un micro pour la réalisation d'un petit film d'explication du projet (en cours)
Les aspects positifs
De manière générale, ce projet est une véritable réussite. En effet, je ne pouvais pas prévoir que les élèves écriraient les chansons avec autant de facilité. Tous ont montré beaucoup d’intérêt à cette aventure et jusqu’à présent, pas loin de vingt élèves ont pu faire l’expérience d’un enregistrement en studio. Cela leur a permis de voir que le métier d’artiste n’est pas si facile qu’on pourrait le croire, que l’enregistrement d’une chanson demande beaucoup de travail et que pour atteindre son public, l’artiste moderne doit être très actif sur les réseaux sociaux comme Youtube, Facebook, Instagram, Twitter etc... Cela a permis aussi de s’interroger sur les raisons du succès d’un titre, d’un artiste...
Les aspects négatifs
Les aspects négatifs sont pour moi quasiment inexistants. Je dirais juste que c’est un projet qui a demandé beaucoup de temps et d’énergie mais comme c’était toujours avec beaucoup de plaisir et de bonne humeur, je ne peux pas vraiment dire que ce soit négatif.
La réalisation des clips n’a pas pu se faire comme nous l’avions prévu mais avec une heure de cours par semaine, c’était un peu prévisible.
Les élèves auraient aimé un retour d’un des artistes qui les avaient inspirés mais jusqu’à ce jour, ils n’ont pas encore été entendu. Les médias (presse écrite, radio et télévision) ont toutefois déjà parlé du projet. Il y a donc encore de l’espoir même si nous nous rendons compte que c’est un milieu difficilement accessible.
Prolongements possibles
L’engouement pour le projet a contaminé toute l’école et les élèves viennent souvent me voir pour me demander si je compte le poursuivre l’année prochaine. Nous sommes maintenant en possession du matériel nécessaire à la prise de vue mais les enregistrements ne sont pas gratuits. J’aimerais poursuivre en travaillant avec l’ASBL qui nous a accompagnés et créer des chansons inédites dans le but de financer un futur voyage en Afrique. Pour l’heure, j’y réfléchis encore.
Conclusion
Je peux dire avec fierté que mes élèves ont dépassé toutes mes attentes en s’investissant dans ce projet et en proposant un travail de qualité au niveau des textes réécrits.
La diffusion des chansons a suscité énormément de retours positifs, de commentaires encourageants et de partages en masse.
Pour un projet scolaire, les vues comptabilisées sur Youtube sont assez impressionnantes et c’est très valorisant pour ces jeunes qui ne pensaient pas être capables de produire de telles choses.
Pour ma part, j’ai juste envie de les féliciter et de leur dire...
#toujourscroireensesreves
L’éducation aux médias
La musique étant un des médias les plus consommés par les adolescents, ce projet est vraiment très riche en termes d'éducation aux médias.
En effet, les jeunes trouvent dans la musique qu'ils écoutent les différents thèmes qui les touchent et c'est aussi une façon pour eux de construire leur identité. Nous nous sommes donc interrogés au début de ce projet sur le genres musicaux écoutés par les élèves et le lien possible avec leur personnalité (Dis-moi ce que tu écoutes, je te dirai qui tu es).
Nous avons vu que depuis toujours la musique était porteuse de messages et que si les thèmes abordés n'avaient pas tellement changé, la façon de les aborder était aujourd'hui différentes. Nous avons donc beaucoup discuté du poids des mots, de censure, des paroles explicites dans le rap, ...
Dans ce projet, il faut également souligner l'importance de la manière dont est diffusée la musique de nos jours. En effet, internet a révolutionné la façon d'écouter de la musique. En diffusant leurs clips sur YouTube, les élèves ont pu prendre conscience des mécanismes de la diffusion en ligne. Promouvoir une vidéo, la partager pour faire en sorte qu'elle soit diffusée un maximum, faire face aux commentaires (positifs ou négatifs) et y répondre de façon adéquate... Ils ont également pris conscience de l'importance des réseaux sociaux dans le monde de la musique. En effet, les artistes de la nouvelles générations sont très présents sur Facebook, Instagram, Twitter, etc. C'est presque devenu impossible de faire de la musique si on ne s'affiche pas sur les réseaux.