La parole à Catherine Anciaux

Publié par: Aude Lavry - - Publication: 30/01/2022 - Mise à jour: 31/01/2022 - Vues:

Le CSEM a décidé de donner chaque mois la parole à un expert afin de se pencher sur une question d’actualité en lien avec l’éducation aux médias.

Ce mois-ci, la parole est à Catherine Anciaux de LA PRESSE.be afin d'évoquer le lancement de l'opération « Ouvrir mon quotidien numérique ».

 

Catherine AniciauxLa version numérique d’OMQ vient d’être lancée après plusieurs années de réflexion, c’est devenu indispensable de passer au numérique avec la digitalisation des médias ?

Oui c’est totalement indispensable puisque la presse numérique fait partie intégrante du paysage média dans lequel tout le monde évolue, en ce compris les jeunes, donc on ne peut pas les couper de la manière dont les médias se diffusent aujourd’hui. Ce serait d’ailleurs dommage de les mettre uniquement en contact avec les médias papier, même s’ils ont encore tout leur sens, mais cet univers leur parle sans doute moins dans leur quotidien qui est devenu très virtuel. Il faut pouvoir leur montrer que l’information se passe aussi en ligne.

 

LA PRESSE.be et le CSEM ont coordonné une recherche-action visant à  identifier et analyser les attentes et les besoins des enseignants en matière d’accès à la presse numérique, vous êtes-vous basé sur ces recommandations dans la mise en place de cette opération ?

Oui, tout à fait, on a tenu compte de l’ensemble des recommandations qui étaient à notre portée et qu’on pouvait mettre en place techniquement.

Un des premiers éléments qui est remonté des enseignants et des classes qui ont travaillé dans le cadre de cette recherche, c’est que l’accès digital qu’on avait mis en place à l’époque, c’est à-dire un accès à des PDF, n’était pas ce que les enseignants attendaient. Leur besoin était d’accéder à la presse numérique telle qu’elle existe via des abonnements. Donc dans le cadre de cette opération, on donne un accès à l’intégralité des sites web accessibles aux abonnés payants.

Un autre aspect était la nécessité que le processus soit très simple et donc qu’il n’y ait pas une multitude de codes, de mots de passe. On en a tenu compte dans les adaptations techniques et on a fait le nécessaire pour qu’un seul identifiant et mot de passe permette à un enseignant et à tout son groupe de se connecter à l’ensemble des différents journaux.

Ensuite, ce qui est aussi ressorti de cette recherche était le besoin d’une souplesse dans les dates d’accès à l’opération puisque tous les enseignants n’ont pas le même type de programme, d’horaires,… et comme l’idée d’un accès pendant toute l’année scolaire n’était pas envisagée, on a choisi de mettre en place 3 périodes d’un mois pendant l’année scolaire au libre choix des enseignants. Il faut savoir que beaucoup d’autres opérations qui ont été étudiées dans le cadre de la recherche qui a été faite se faisaient sur un laps de temps beaucoup plus court, parfois une semaine.  

Combien d’élèves vont être concernés par cette opération numérique ?

Cela va dépendre des inscriptions, il n’y a pas de limite du nombre d’accès. Pour l’instant, les inscriptions commencent à rentrer.


Il s’agit d’une phase pilote de 1 mois, qu’attendez-vous de cette phase test ?

C’est le Gouvernement de la Fédération Wallonie-Bruxelles qui a demandé une phase test d’un mois. L’opération en tant que telle est prévue sur 3 périodes d’un mois étalées sur une année scolaire.  L’objectif de la phase test est de démontrer que cette opération répond à un besoin des enseignants et des élèves et qu’elle mérite d’être pérennisée. Une évaluation aura lieu à l’issue de cette première phase.


Comment voyez-vous cette opération se développer sur le long terme ? Est-ce qu’il y a une volonté de maintenir les deux formats ? De permettre aux enseignants de choisir ?

Il nous semble important que l’enseignant puisse choisir en fonction de ses besoins et sa situation. Un enseignant peut, s’il est plus à l’aise avec le papier, s’inscrire uniquement à l’opération papier, il peut se dire que le numérique c’est l’avenir et choisir uniquement la version numérique ou il peut estimer qu’il veut mettre le focus sur l’éducation aux médias et s’inscrire aux deux opérations pour pouvoir comparer les deux modes de fonctionnement et de diffusion des infos.
Il y a aussi la possibilité de faire travailler un groupe d’élèves sur un support et un autre groupe sur un autre support, les possibilités sont infinies et on n’a pas voulu mettre de frein à cela. Pour l’instant, les deux opérations sont ouvertes aux enseignants qui le souhaitent, de même qu’aux personnes qui développent des activités d’éducation aux médias avec des groupes autres que des classes comme les maisons de jeunes ou d’autres organismes de jeunesse.

Allez-vous mettre en place des supports pédagogiques pour accompagner les enseignants dans la découverte de la presse numérique ?

Ça c’est l’objectif ultime mais nous n’avons pas les compétences pédagogiques pour mettre en place cela à LA PRESSE.be. Nous comptons donc sur la collaboration au sein du CSEM.
Pour le moment, outre le Journal de Bord qui intègre certains articles relatifs aux développements numériques de la presse, nous avons regroupé sur notre page Internet consacrée à l’opération les contenus pédagogiques existants qui peuvent déjà servir de base aux enseignants. On sait que c’est ce que les enseignants attendent car certains ne sont pas familiarisés avec l’éducation aux médias ou avec ce qu’on peut en faire. Leur donner un outil concret et utilisable pour préparer un cours serait donc parfait. On pourrait aussi via nos médias, mettre sur pied des capsules vidéo qui expliqueraient le média en tant que tel, comment fonctionne une rédaction, le numérique au sein d’une rédaction... Tout cela est en cours de réflexion.